samedi 24 septembre 2011

Ta gueule (lire ‘La ferme’)

Dodo la veille : Dans la tente, dans le gôme, sur le sol, dans la vallée, en haut de la montagne, au milieu de nulle part, là où la voiture ne se rend pas.

Et voilà, on est sorti du bois ! Une semaine après avoir commencé notre première expérience de WWOOFing (World Wide Opportunities on Organic Farms ou Willing Workers On Organic Farms). Qu’est-ce que le WWOOFing vous vous demandez ? En gros, c’est un réseau de fermes, principalement biologiques, qui accueillent des gens, souvent des voyageurs, qui viennent travailler en échange d’hébergement et de nourriture. Bien sûr, il s’agit ici de l’échange premier, mais les parties en retire beaucoup plus. Que ce soit l’expérience, les apprentissages, l’aide, les rencontres, les contacts, les journées ensoleillées, les soirées à discuter, etc.

De retour à nous. On a choisi la ferme qui nous parlait le plus, « Farm in Xico », suite à la lecture de plusieurs descriptions, afin d’y vivre notre première expérience en sol mexicain.

Justement, c’était aussi la première expérience de nos hôtes, ce qui a rendu la chose un peu plus hasardeuse au départ. En effet, c’est par une famille de paresseux que nous avons été accueillis, en ville et non à la ferme. Désorganisée à la base, la famille nous a tout d’abord laissés avec une impression d’attente perpétuelle, que ce soit par le délai pour se rendre à la ferme, par les grâces matinées interminables ou par l’absence de tâches et d’horaire clairs et définis pour les WWOOFers. À ça s’ajoute une impression d’énergies négatives entre les membres de la famille, la perception d’une leader familial non-inspirante et qui gruge de l’énergie ainsi que notre sentiment d’être invisible et sans-nom.

Par contre, c’est par le temps que ça vient de nous prendre pour énumérer les choses négatives, que nous confirmons qu’après coup, nous avons retiré beaucoup plus de positifs que de négatifs de cette expérience. Le changement de perception s’est opéré à partir du moment où nous avons commencé à dresser une liste des aspects positifs et lorsque, plus tard, le système a changé.

Voici notre liste (dans l’ordre d’apparition dans le petit cahier) :
- Un beau papillon bleu : Ok, ça c’est quand Sébastien voulait vraiment commencer à trouver du positif…
- Faire les moutons : Matins et soirs, on a pu jouer aux bergers en amenant les moutons du point A au point B. Qui peut en dire autant ?
- L’eau de source : Gratuite, délicieuse et saine, on allait la chercher directement où elle sortait de la terre, ce qui remplaçait l’eau embouteillée qu’on est habituellement obligé d’acheter dans un supermarché.
- La vraie vie (mais pas vraiment) : On a pu expérimenté quelque chose qui s’en rapproche.
- Rowen : Le super bébé de la famille. Tout juste 3 ans, pas des belles dents, toujours sale, mais qui ne pleure jamais quand elle tombe, qui connaît le nom des plantes, qui peut monter un cheval seule, qui a un intérêt spécial pour faire des nœuds, qui demande un bol de chia comme collation avant de se coucher (entre deux gorgées d’un breuvage fermenté), qui sait qu’il ne faut pas utiliser de cuillères de plastique dans son thé vert (avec du lait de chèvre fraîchement sorti de la chèvre) et qui est toujours là pour enseigner, montrer ou guider dans le monde où elle est née.
- Beauté de la vallée : C’est ça.
- Pico : Le plus haut sommet du Mexique recouvert de neige et qui se laissait voir par temps clair.
- Les chevaux : Ils font parti de la famille. On a pu les toucher, leur parler, les entendre brouter pendant la nuit ou hennir d’ennuie quand un pair est parti. La prochaine fois, on les montera.
- Dodo tôt : Quoi faire d’autre lorsqu’il fait noir ? Le record : 19h45. (Dodo tôt égal aussi repos et réveil tôt, ce qu’on aime).
- Bouger à en être racké : C’est bon pour la santé ça, non ? C’est aussi de l’endurcissement pour la prochaine ferme.
- Le vrai travail : Sans machinerie, avec les mains et les outils de base. Ça prend plus de temps, mais c’est plus satisfaisant.
- Seul et indépendant : À la fin, on a été laissé seul sur la terre, ce qui veut dire faire le travail à notre rythme (plus tôt et plus vite qu’eux) et s’auto-gérer sans interférence pour la première fois du voyage. Un nouveau système est né : le père et Rowen viennent nous porter de la nourriture tous les jours en fin de journée et nous prévoyons les tâches pour le lendemain.
- Des nouveaux légumes : Dont une courge sucrée qui se mange crue.
- Les machettes : « Show me how and I’ll do it. »
- Etc. : La liste aurait pu continuer longtemps, mais la page était presque pleine.
- Alfredo : Un high du voyage. Nos jours seuls ont été agrémentés de la présence d’Alfredo et nos soirées de discussions enflammées (lire ‘autour du feu’). C’est suite à sa proposition de nous héberger à Xalapa que nos ‘plans’ ont encore changé.

Voilà, c’est ce qui nous amène à Xalapa aujourd’hui et qui nous amènera à Puebla dans deux jours, toujours en route vers Oaxaca.

[Sans signature puisque c'est écrit à deux.]

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