Bon dimanche.
C'est à partir d'un lit couvert de draps blancs que je décris ici l'aventure du jour. Le blanc, couleur de la 'propreté', est important dans l'histoire...
On est parti de Trujillo ce matin avec l'idée que notre temps au Honduras a assez duré et de traverser au Nicaragua aussitôt qu'on le pourra. Pour se faire, il faut se diriger vers la capitale, Tegucigalpa, au sud-est du pays alors qu'on part du nord-est. Il y a une route (même deux) sur la carte qui semble traverser la montagne en ligne presque directe. On pense pouvoir le faire en deux jours en s'arrêtant une nuit à une ville intermediaire décrite dans notre bouquin de voyage, Juticalpa. Après s'avoir informé, on sait que c'est une route de terre et que notre voiture sans nom peut passer puisque ce n'est pas pire que la route du village. C'est justement un avantage de voyager avec une voiture : pouvoir sortir des sentiers battus...
8h, on est dans la voiture après avoir mangé du pain doré pour déjeuner. Bravo à nous pour l'exécution. C'est Geneviève-Anaïs qui conduit entre les trous, un bon moyen pour retrouver la touche après longtemps sans conduire. On trouve la jonction et de là, on ne sait à quoi s'attendre à part une longue route, sachant très bien que si les locaux disent 4h, ça prend toujours plus que ce qu'ils disent. Il y a une pancarte qui annonce San Esteban à 98km. Sur notre carte, on peut voir que le village est situé à moins de la moitié de la distance sur notre route jusqu'à Juticalpa. On se rend au bout de l'asphalte et c'est là que la poussière commence. On roule lentement, très lentement parce que la route est laide et on ne rencontre que des camions qui viennent en sens inverse et avec qui on échange un nuage de poussière. On entre dans la montagne en empoussiérant des villages de plus en plus petits et on rencontre de moins en moins de circulation. La seule poussière qui incommode à présent est la nôtre qui nous rattrape lorsqu'on se doit de ralentir devant une série de trous. Les paysages sont magnifiques et on a le temps de les admirer (surtout le co-pilote) alors que les kilomètres au tableau tardent à défiler.
Changement de pilote à 35km et 1h15 plus tard. Les paysages, aidés par la poussière, sont toujours à couper le souffle, mais les conditions de la route empirent. Quoi faire ? L'idée de rebrousser chemin commence à mijoter lorsqu'on est confronté à une série de trous qui donne plus l'impression de s'être retrouvés sur une piste de 'monster truck'. « Encore une heure de route aussi laide pis après, c'est moins pire pour se rendre à San Estaban » nous dit le monsieur à travers la vitre de son 4x4 jacké. On traverse le cratère en voulant aller voir plus loin, mais ce n'est pas trop long que la suite logique se présente sans surprise et c'est au milieu d'une côte descendante que nous tournons de bord. « Voyons, 10 minutes pis la route est belle » nous dit le monsieur qui marchait par là. Nope...
Félicitation à nous !
On est finalement revenu sur nos pas en cumulant toute la poussiére possible dans la voiture : respiration sec, mains douces, cheveux gris et lèvres gercées sans oublier les couches déposées sur nos sacs, nos oreillers, notre nourriture, etc. Le tout à une vitesse toujours aussi infernale pour en revenir à la jonction 3h30 plus tard et 80km dans le compteur.
Le plan B, beaucoup plus sécuritaire et conventionnel, consiste à suivre la route asphaltée jusqu'à San Pedro Sula au nord-ouest et, de là, piquer au travers jusqu'à la capitale sur l'autoroute qui relie les deux plus grandes villes du pays. Ça prendra finalement le même temps que la première idée, sauf qu'on verra moins de nouveautés.
C'est ce qui nous amène à être de passage pour une troisième fois à Tela où nous n'aurons jamais resté plus qu'une nuit à la fois. En arrivant, on est allé se saucer dans l'océan pour enlever une couche de crasse avant de pic-niquer notre souper sur la plage. Ensuite, on s'est empressé de trouver un hôtel qui faisait ses preuves en terme de propreté en plus d'être greillé d'un bon jet d'eau dans la douche. Quoi de mieux que de se décrasser à la 'hose'. Le choix s'est arrêté sur l'Hôtel Bertha, l'incarnation du mot 'immaculé' pour les voyageurs à petit budget.
C'est ici, sur mon pied d'estale en ciment blanc que je contemple, tout en écrivant, les murs blancs, plafond blanc, rideau blanc, draps blancs, serviette blanche et petit savon blanc.
Bonne nuit et que le 'mini-roadtrip' continue.
saloute
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PS. Si la santé n'a pas de prix, la malbouffe, elle, en a...
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