Ce matin, on a quitté le Lago Atitlan pour retrouver la bonne
vieille (mais en fait très neuve) PanAméricaine. Pour ce faire, nous avons dû
rouler 25 km en 1h30, la majeure partie du temps en première vitesse. Une fois
de plus, j'ai pu montré mes talents de chauffeuse (pour ne pas dire chauffarde)
en évitant trous, chiens et TucTucs. Une fois la PanAméricaine rejointe, nous
avons rapidement décidé de la quitter de nouveau parce qu'on est de même nous,
aventuriers... Par contre, on s'en allait à Chichicastenango (communément
appellé Chichi), un village qualifié de « mecca del turismo » par le
RoughGuide, mais ça nous étonnait parce que personne d'autre nous en avait
parlé. On avait décidé de faire ce détour parce que son marché était supposément à voir et ça addonnait justement la journée où on voulait quitter San Pedro.
Après une pause-mangue obligée par le Service Agroqu'quechose parce
que ça l'air que les mangues ne peuvent pas passer sur cette route là sans se
faire fumiger (ou manger), nous voilà arrivés à Chichi, en pleine journée de
marché. Rapidement, nous avons compris ce que voulait dire le RoughGuide. C'est
que ce n'est pas un marché de produits comestibles comme nous recherchons
habituellement, mais bien un marché d''artesania' plus ou moins typique. Je
dirais moins que plus, parce qu'on y retrouve les produits habituels destinés
aux hippies d'une journée ou à l'année. C'est bizarre comment y'a beaucoup de
'chickettes' au teint pâle portant de grosses culottes colorées au Guatemala
alors qu'une fois chez nous, on n'en voit plus.. Non mais c'est vrai, c'est
beau des pantalons avec la fourche sous les genoux alors pourquoi y'a juste les
'vrais' qui en portent dans les rues de ma belle Montréal ? Sauf peut-être au
TamTam, mais là encore, c'est souvent un look momentané... En tout cas, ce
n'est pas important c'était juste ma réflexion du moment. « Ça pas rap dans
l'dec », comme on disait dans l'temps à Laval.
Donc à Chichi, les vendeurs, accoutrés de leurs plus beaux habits
typiques, attendent les touristes et sont toujours prêts à leurs faire un «
buen precio para ti, amigo ». Aussi, à Chichi, il y a des monsieurs postés aux
quatres coins du centro pour diriger les touristes vers différents hôtels
contre une petite 'propina' et sûrement une cote sur le prix de la chambre.
Vraiment, ça c'est quelque chose qu'on a rarement vu en Amérique Centrale. Ça
doit être vraiment touristique ! Ah oui, et en plus, les vendeurs ambulants,
souvent des enfants, sont très insistants et finissent même par te parler en
français si tu dis non pendant assez longtemps. Je ne m'attendais pas du tout à
entendre « des marques-pages ? Á bon prix mon ami ! Non ? et les stylos ? »
sortir de la bouche de cette petite fille toute de couleur vêtue, avec ses
cheveux mêlés et son teint 'crotté'. Mais oui, dans la Mecque du tourisme, on
voit ça !
Aussi, dans la Mecque du tourisme, on a vu des chambres à 110$ la
nuit dès le premier hôtel qu'on pensait visiter. Bien sûr, en entendant le
prix, on n'a même pas pris le temps de voir la chambre. Par contre, on a failli
être tenté par une chambre à 145 Quetzals, ce qui est déjà plus cher que ce
qu'on paye généralement, mais quand même plus proche du raisonnable. Mais bon,
fidèles à notre habitude, on s'est quand même retrouvé dans l'option la plus
économique (c'est écrit sur la pancarte), soit au charmant (en tout cas de
l'extérieur) Hôtel Salvador. Je pourrais en dire beaucoup sur la chambre, comme
par exemple, le fait que ça ressemble à une cellule de prison mexicaine, qu'il
y a du caca durçi sur le matelas et que j'ai cru voir une pune (punaise, pour
les non-initiés) en confectionnant un drap-contour avec les deux draps
pas-contours qu'il y avait. Comme je n'ai pas envie de chialer, je n'en
parlerai pas. En fait, c'est pas que je n'ai pas envie de chialer (j'ai
toujours envie de chialer), c'est surtout que je sens que si je commence, je ne
serai pas capable de m'arrêter. Tantôt, j'ai eu un petit moment 'down' où des phrases du type « j't'écoeurée de
dormir dans 'marde » m'ont passé par la tête. Mais bon, comme je viens de
gagner deux parties de Jorge que rico (Yanif) et que Sébastien s'affaire à me
nourir de Reese improvisé avec du pain au chocolat et du beurre de peanut-banane
pendant que j'écris, je me sens mieux. Et ce, malgré que j'aille « l'air d'une
'butch' » (comme l'a dit Sébastien qui se sent maintenant mal, pas de me
l'avoir dit, mais bien de risquer d'insulter les lesbiennes (« politicaly
incorrect » qui dit)) avec mes cheveux courts trop longs et surtout trop sales.
Pour terminer sur une note positive, je dirai que le Guatemala prend
une plus grande place dans mon coeur à chaque jour. Les paysages sont wow, les
gens sont sympathiques, beaux et authentiques et on y trouve presque tout le
temps notre compte pour pas cher. Encore une place où il faudra revenir !! (Ou
simplement venir, pour toi qui n'a peut-être pas encore eu la chance d'être
ici.)
Allez, viens !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire