lundi 26 décembre 2011

Noël au Guatémala

Dodo la veille : L'un dans son lit, l'autre sur sa boîte de carton

Il faut dire en commençant que je ne pars pas avec une opinion positive de Noël tel qu’il est conçu dans le monde nord-américain, mais que j’aimais quand même l’idée de pouvoir passer les fêtes au sein d’une famille dans un petit village au Guatémala. Pour l’expérience. Je savais qu’on nous demandera comment c’était, alors j’ai observé.

Surprise, ici aussi, c’est juste une autre journée, à part qu’ils l’appellent ‘Navidad’. Comme chez nous, l’idée est de se mettre en mode attente jusqu’à ce que la magie se pointe. Sauf qu’ici, il fait chaud, le transport se fait plus facilement et les maisons demeurent connectées avec l’extérieur.

Comme chez nous, c’est la famille et la bouffe qui se retrouvent au cœur de l’événement. Les familles se rassemblent, suivent un protocole et se demandent ‘pis après ?’.

Certaines traditions diffèrent par contre, comme les tamales et les pétards ou feux d’artifice.
Les tamales sont un met traditionnel où une nourriture centrale (de la viande la plupart du temps) est entourée d’une pâte de maïs et ‘emballée’ dans des feuilles de bananiers ; le tout est cuit à la vapeur pendant quelques heures. Geneviève-Anaïs et moi avons aidé avec les tamales de ma famille d’accueil qui a modifié sa recette pour en faire des végétariens. C’était délicieux comme dirait quelqu’un.
Les pétards sont le revers de la situation. Ce sont des mini-bombes qui sont allumées ici et là à toutes heures du jour ou de la nuit pendant les périodes festives. Ça agace beaucoup et c’est dangereux pour les yeux et les oreilles s'il est lancé au mauvais endroit au mauvais moment. Les feux d’artifices, plus civilisés, sont gardés pour le moment ultime : à minuit, ça sortait de partout dans le village de même que de l’autre côté du lac (en ville).

Aussi comme chez nous, c’est la chance pour les inégalités sociales de parader en cette fête du capitalisme. Sauf qu’ici, on dirait que les inégalités sont plus évidentes… peut-être parce que chez nous c’est la différence entre peu et beaucoup alors qu’ici, c’est la différence entre peu et rien. Simplement posséder un genre d’arbre ou une décoration semble être un signe de richesse.

Une autre différence, c’est que la religion est encore vivante ici. Les symboles religieux sont visibles en général. Sans oublier la ‘posada’ qui sont des marches organisées pendant le mois de décembre pour transporter des saints qui passent de maison en maison en bénissant les lieux. Des pétards, des prières, des chansons et des sucreries sont de la partie.

Fait à noter, je n’ai pas vu un cadeau passer…

De mon côté, j’ai fait la grâce matinée après avoir visiter de la famille pour le passage au 25 accompagné de tous ses pétards et feux d’artifice. J’ai écrit et écouté de la musique en attendant je ne sais pas trop quoi entre mes révisions d’espagnol.

J’ai mangé des tamales pour déjeuner, ce qui fait que j’étais encore plein quand est venue l’heure du dîner pour lequel j’ai pu aider à faire des tortillas.

J’ai sorti mes boules de jonglerie, ce qui a piqué la curiosité des invités. J’ai essayé de leur faire comprendre qu’ils n’avaient qu’à pratiquer un peu avant de devenir meilleur. J’ai aussi regardé de la lutte avec les gars. C’était la première fois que je regardais la télévision dans ma famille d’accueil.

Après dîner, j’ai ramassé Geneviève-Anaïs et on est allé marcher au village pour y voir l'action et y partager un fruit sur le bord de l’eau. J’ai également travaillé des verbes en espagnol. Après quelques recherches, on a trouvé et mangé des choco-bananas, certainement le ‘petit bonheur’ de ma journée.

Je suis retourné à la maison plus tôt que nécessaire parce que je croyais que ma famille allait rejoindre de la parenté ailleurs, mais rien ne semblait bouger. J’ai sorti mon Frisbee pour jouer, ce qui a soulevé l’intérêt des garçons, tellement que je les ai laissés s’amuser seuls après un bout. J’ai regardé un film épeurant, j’ai mangé pis j’ai donné quelques photos que la famille pourra garder en souvenir.

Je me suis discipliné à aller me coucher pas trop tard pour ne pas être défait pendant mon cours d’espagnol ce matin.

Ouin, c’est pas mal ça.
Je crois bien que c’est Noël presque tous les jours…

saloute
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PS. « Nous devons toujours chercher un moyen de dire la vérité aux enfants [...] : j'ai essayé de lui donner de l'énergie et de lui dire toujours la vérité dans un langage qu'elle pouvait comprendre. Lorsqu'elle posait les questions d'une jeune enfant, je la prenais au sérieux, évitant la tentation de lui donner une réponse légère sans autre but que d'amuser les adultes. [...] ou quand ils croient que la vérité est trop compliquée pour un enfant. Ce qui n'est pas le cas, on peut toujours dire la vérité à un enfant. Ça demande seulement un peu de réflexion. » (-La prophétie des Andes)

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